Excellente biographie, vivante et enlevée, menée au pas de charge, celui-là même que Winston a imprimé à sa vie. L’auteur a commencé du bon pied en faisant l’éloge de W. Manchester dont j’avais beaucoup aimé le premier volume il y a bien longtemps. La vie de Winston Churchill est bigger than life, extraordinaire à tous les titres et Kersaudy nous la narre avec verve. Qu’y ai-je (re)découvert? l’inventivité scientifique de Churchill, comment le pressentiment qu’il avait de sa mort jeune l’a stimulé à mettre les bouchées doubles très jeune, sa compassion aussi (et le fait qu’il aimait sincèrement les gens); aimant la guerre et courageux dans le combat à un point non pas frisant mais dépassant l’inconscience, mais malade à l’idée de voir mourir d’autres jeunes, et sa rare faculté d’attirer la sympathie: dès les tranchées des Flandres (et même avant), on le voit venir avec dédain, mépris ou indifférence et l’on devient ami en quelques jours. M’a frappé in fine l’importance dans sa vie de son père, ce père qui le méprisait tant et que lui aimait de toutes ses forces. Il est l’illustration même d’un déséquilibre qui aurait pu conduire à la folie mais qui toucha souvent au génie…