Nous voilà à Naples en 1940. Veuf inconsolable, notre commissaire Ricciardi est confronté aux lois raciales du régime fasciste qui menace les familles juives de la ville, fussent-elles profondément catholiques comme celle de sa femme. Avec sa petite fille, il retourne alors dans le Cilento, sa région d’origine, où il redevient le baron de Malomonte. C’est le lieu où s’était révélé son don, ou sa malédiction, et l’assassinat ancien dont il éprouva la présence n’a pas été résolu. Parviendra-t-il à faire la lumière sur le passé tout en donnant une espérance à son futur? Tous les personnages des romans passés sont là: le Docteur Modo, le brigadier Maione, Bambinella et même Livia. Il est toujours difficile pour un écrivain, extrêmement difficile, de clore un cycle. Ce dernier opus n’est pas génial mais il a deux immenses mérites: il nous permet de clore notre aventure avec Luigi Alfredo dans un respect fidèle de son caractère et de l’atmosphère des romans d’un côté et de l’autre, il ouvre délicatement un avenir sans vouloir boucler tout de façon pesante. Avec son génie narratif, de Giovanni nous a offert un héros inoubliable et point cynique, un solitaire pourtant philanthrope au fond, un amoureux de la vie malgré tous les nuages sur l’horizon, une belle figure pour nos temps mauvais.