Une série de Michael Hirst (saison 1, neuf épisodes; saison 2 en 10 épisodes) avec Travis Fimmel, Katheryn Winnick, Clive Standen, Gustaf Skarsgård, Gabriel Byrne, George Blagden, Alyssa Sutherland, Gaia Weiss (2013). Nous sommes en 796 (et dans les années qui suivent) avec les débuts des grands raids vikings sur l’Angleterre avec un chef de légende, Ragnar. La reconstitution est soigneuse, le réalisme cru (sauf si l’on est pointilleux pour les dents toujours blanches alors qu’à l’époque eh bien non… mais au niveau photogénique cela ferait désordre 😉 ). Les péripéties s’enchaînent bien, alternant, comme de juste, scènes de bataille et scènes intimes (ou de préparation à la bataille), certains personnages sont très bien croqués comme Loki, Athelstan ou Lagertha. Ragnar ressemble au roi David jeune, guerrier audacieux, malin, politique, sachant quand se taire et quand parler, habile avec les hommes et aimé des femmes. La dimension religieuse est bien représentée: le paganisme est montré de façon assez complète, séduisant dans son éloge de la nature mais terrible dans ses sacrifices humains (l’épisode 1.8 sur Uppsala est un morceau de bravoure), le christianisme un tantinet caricaturé (ainsi que les rois saxons nécessairement plus efféminés et hypocrites que les vikings pour les besoins de la cause) mais le personnage de Athelstan, le frère enlevé comme esclave par Ragnar et devenu un proche de la famille, montre qu’une fois fasciné par le Christ, il est difficile de totalement l’oublier… La dimension du sang dans les affaires religieuses humaines est bien saisie (« presque tout, d’après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n’y a pas de pardon » comme dit He 9,22) ainsi que les ressorts très mimétiques de la jalousie (un peu à la Girard). L’ensemble est esthétiquement soigné (quoiqu’abusant un peu des plans de nuit!), plutôt bien écrit et joué. Un bon cru. Il y a encore quatre saisons après mais inévitablement un côté répétitif s’instaure dans ce genre de séries à longue durée…