[Le chapeau de Vermeer] De son vivant, Vermeer fut un peintre assez obscur qui finit ruiné et ne sortit que très peu de sa ville de Delft. En se penchant sur certains de ses tableaux, l’historien et sinologue canadien T. Brook nous fait découvrir la mondialisation à l’œuvre dans ses premières décennies du 17ème siècle: comment des peaux de castor du Canada font les chapeaux chics, comment de la porcelaine chinoise arrive en Hollande révolutionnant le genre, comment l’argent des mines espagnoles de Potosi (en Bolivie) va alimenter un incroyable commerce international stimulant la création des premiers traités de droit de la mer (avec Hugo Grotius et John Selden). Superbement écrit (2008 pour l’original), ce livre nous plonge dans un monde de risques et de dangers, nous fait saisir du doigt la mécanique subtile du commerce de l’époque. Nous y trouvons des pilotes portugais, des gouverneurs espagnols et… des jésuites. Une magnifique réussite.