Kauffmann nous emmène à Venise car un vieux songe l’y pousse: découvrir les églises fermées. Au fil de nombreux voyages, il s’est pris d’affection, comme tant d’autres avant lui, pour cette ville improbable et magique, fangeuse et artistique, quasiment morte et pourtant si vivante. Dans son style inimitable, à mi-chemin entre le carnet de voyage et la méditation, il nous parle de ces églises cachées plus ou moins en ruine, plus ou moins accessibles et, comme en passant, il nous parle beaucoup du catholicisme et de son rapport à l’Eglise, de l’incarnation et de la beauté, de ses souvenirs d’enfance et de ce qu’il a perçu de la foi. Il nous livre, plus que jamais auparavant, des bribes de ce qui fut sa séquestration et pourquoi les lieux fermés continuent à le fasciner. Son écriture est à la fois limpide et sophistiquée, lumineuse et allusive. Il est clairement pour moi l’un des meilleurs écrivains français d’aujourd’hui et je recommande chaudement ce livre à tous, amateurs de Venise ou pas (mais qui ne l’est pas??). Un régal d’intelligence et de finesse, d’humanité et de sensibilité.