Née en Angleterre, une jeune femme juive orthodoxe vit dans la communauté hassidique des Satmar à New York. Dans ce récit autobiographique (ou d’autofiction comme on dit parfois dans ces cas-là), elle raconte à la fois son éducation, sa famille bancale (un père psychologiquement malade, une mère en rupture de ban), son mariage arrangé et sa détermination croissante à quitter le monde ultra-religieux. Moins réfléchi que celui de Shulem Deen, ce témoignage n’est néanmoins pas sans intérêt. La façon dont des commandements rabbiniques (non prescrits par la Torah) et des commandements que l’on pourrait penser secondaires dans l’équilibre même de la Torah (cf. la façon dont le bavardage sur ce qui s’est passé au mikveh peut porter rudement atteinte à la réputation d’une autre femme, pour ne donner qu’un exemple) est instructif de la capacité de l’être humain (dans chaque religion ou non religion) de faire prévaloir ce qui est secondaire sur ce qui est fondamental. Cela conduit de nombreuses personnes à jeter le bébé avec l’eau du bain. Prendre connaissance de ces témoignages (il y a en beaucoup) est toujours utile pour qui considère que la foi dilate la vie et ne la rétrécit pas.