Un film de Eric Toledano et Olivier Nakache avec Pio Marmaï, Noémie Merlant, Mathieu Amalric et Jonathan Cohen. Deux quadras, très pied nickelés, vivent une vie faite d’expédients, celle des surendettés: leur angoisse (profonde) c’est la fin du mois (et le fait de pouvoir revoir son ex ou son enfant). La jeune Valentine elle, Cactus dans le mouvement écolo, est une jeune de bonne famille qu’obsède la fin du monde et que menace le ‘à quoi bon?’. Les deux groupes peuvent-ils se retrouver? C’est sur cette équation que Nakache et Toledano – que l’on ne présente plus – ont choisi de bâtir leur nouvelle comédie. La séquence pré-générique initiale fait éclater la salle de rire et donne le ton. C’est une comédie enlevée, où tous les gags ne marchent pas (c’est la loi du genre: l’important c’est que la majorité marche!) mais qui garde un rythme léger et plaisant. Et, au fond, le sujet est le plus important que l’humanité ait à affronter: nous continuons à aller dans le mur au plan climatique, les efforts communs des pays de la planète, ne sont pas pas à la hauteur de ce qu’il faudrait faire, alors que faire? Comment conscientiser sans braquer les gens? Des gens qui sont tout à la fois immergés dans une société de consommation délirante (et un vide métaphysique réel) et un désir d’autre chose, qui ont un besoin d’espérance. Il m’a semblé que la morale finale, bien que venant que par un chemin fort différent, rejoignait celui du chef d’œuvre de Paul Schraader, First Reformed (qui m’a profondément marqué) en 2017. On ne peut vivre sans amour ni sans espérance… Bref, une quadrature du cercle réussie: donner à entendre les exhortations écologiques urgentes sans se moquer de ceux qui ont d’autres soucis. La philosophie fondamentale, humaniste, du tandem demeure: il faut se parler et refuser de désespérer de l’homme et de la vie.