Sorti en 2011, cet essai vigoureux sur la foi chrétienne aujourd’hui est l’œuvre de l’écrivain anglican Francis Spufford (cf. son beau Golden Hill: https://www.marcrastoin.fr/golden-hill-de-francis-spufford/). Celui-ci fut longtemps incroyant. Face à la médiatisation très forte des ‘nouveaux athées’ en Grande Bretagne, il a ressenti le besoin d’écrire d’une traite, sous le mode de la causerie, cet essai souvent très drôle, roboratif et sans complexes. Il parle de la foi, et notamment de Jésus, avec un ton moderne et rafraichissant. Je m’y suis plutôt reconnu. Je note juste une petite erreur sur Constantin (il n’a pas fait du christianisme la religion d’Etat: ce sera Théodose en 380) et j’exprimerai une réserve sur ce qu’il dit de l’enfer: Compte tenu tant des paroles de Jésus que de la prudence de l’Eglise, je préfère pencher vers la position de Balthasar: ‘Je crois à la possibilité de l’enfer comme honneur rendu à la liberté ultime de l’homme tout en espérant qu’il sera vide en raison de la bonté souveraine de Dieu’ (je paraphrase). Je pense que ce livre pourra aider pas mal d’incroyants à mieux comprendre ce qui meut les croyants et aidera ces derniers à mettre des mots sur ce qu’ils éprouvent et croient. Il mériterait d’être traduit en français.