Un film de James Mangold avec Timothée Chalamet, Edward Norton, Elle Fanning, Monica Barbaro (2024). Nous suivons une tranche de vie de Bob Dylan, ses débuts en fait de 1961 à 1965. Nous suivons un inconnu – et de façon intéressante, rien ne nous est révélé de son passé, de ses parents – un jeune homme qui avec une guitare et un harmonica débarque à New York. Il a le sens de la gratitude (ou de l’admiration) et va retrouver à l’hôpital le légendaire musicien du folk Woody Guthrie qui l’a beaucoup inspiré. Cela lui permet de rencontrer une autre légende, Peter Seeger, et finalement de connaître le succès avec ses textes originaux dans des sortes de balades. Et nous le voyons rencontrer Sylvie la militante pour les droits civiques, puis Joan Baez et sa voix inimitable (tout aussi engagée). Nous voyons aussi comment le genre du folk passe à une dimension politique militante plus grande (Sylvie/Susie fut importante dans ce passage). Bob Dylan a un génie propre, tant au niveau du texte que de la musique, mais on le voit aussi incroyablement autocentré et incapable de dire ses sentiments avec les femmes (que ce soit Sylvie (Susie) ou Joan). Plus que de la goujaterie c’est peut-être une forme d’autisme artistique. Au fond, il vit pour la musique, l’invention de textes et rien d’autre ne peut être au même niveau. Louable aussi est son refus d’être idolâtré et sa capacité de se remettre sans cesse en question. En revanche, le personnage de Peter Seeger est vraiment merveilleux: un ami fidèle, un époux aimant, un papa attentif tout en étant engagé dans des projets qui épuiseraient n’importe qui (comme le Newport festival). Norton est vraiment très bon (Chalamet aussi).