Un film de Thomas Lilti avec Vincent Lacoste, Louise Bourgoin, François Cluzet, Adèle Exarchopoulos, William Lebghil, Lucie Zhang. La vie ‘ordinaire’ des profs dans un collège de banlieue aujourd’hui. Il y a le jeune débutant, la timide, l’expérimenté à la veille de la retraite mais qui doute, etc. Les péripéties sont banales: des histoires de discipline, des ébauches de romance, d’amitiés et de solidarité. Le casting est bon, le réalisateur tient son film sur un bon rythme (même si l’absence d’intrigue majeure fragilise le film, mais c’est un choix assumé car Lilti aime se tenir sur le fil entre fiction et documentaire). Que constate-t-on? Je retiendrai l’extrême fragilisation du couple et de la famille (tant les vies familiales des enseignants – davantage issus de la classe moyenne certes que leurs élèves mais vivant les mêmes fragilités – sont fracassées) et la crise de l’éducation (l’incroyable insolence des élèves comme des enfants des profs envers eux): autrefois l’instruction publique assurait l’instruction et les familles l’éducation mais ici faute d’éducation, les profs doivent faire beaucoup de rappels de base (comment se tenir, parler, etc.). Soit dit en passant, et en plaisantant (à moitié), ce film pourrait être un puissant plaidoyer pour l’uniforme (faut voir comment les élèves sont habillés!). Bref, un film humain, réaliste, un tantinet irénique mais tendre, seulement affaibli par son côté succession de péripéties anecdotiques sans suspense.