Un film de Asghar Farhadi avec Amir Jadidi, Mohsen Tanabandeh, Sahar Goldoust, Fereshteh Sadre Orafaiy, Sarina Farhadi. Revoilà Farhadi chez lui, en Iran. Un Iran des classes populaires, gris et oppressant, fait de débrouilles et d’administrations pesantes. Un monde où l’honneur est tout et où les réseaux sociaux accentuent encore ce problème culturel. Un homme divorcé, un calligraphe, est en prison pour dettes: le voilà en possession d’un sac perdu contenant de l’argent; qu’en fera-t-il? Nous allons le suivre, lui, sa sœur hospitalière, et son fils bègue. Farhadi veut nous perdre, nous laisser dans une incertitude permanente sur le statut de son ‘héros’: est-il vraiment un héros tout simple, un homme honnête, un peu paumé, pris malgré lui dans des jeux de dettes compliquées ou est-il un malin très habile jouant de ce personnage simple? La question est posée au milieu du film: ‘Es tu malin ou naïf?’. Le film, réaliste et subtil à la fois, montre la vie quotidienne à Téhéran. Bien joué et bien filmé, plein de surprises et de rebondissements, il ne nous ennuie jamais. Mais… il y a un mais! Farhadi n’a pas su, pas voulu, trancher. La fin est donc narrativement décevante. Son talent de réalisateur est toujours là mais le scénario a l’une ou l’autre longueur et n’est pas, selon moi (j’admets que l’on puisse juger que c’est volontaire), complètement abouti…