D’une écriture vive, primesautière, variée, tel un cocher menant bien un attelage fougueux, l’auteur – qui parle aussi beaucoup (un peu trop) de lui – part en quête d’un personnage mentionné par Romain Gary dans la Promesse de l’aube et qui aurait été le seul dans l’immeuble à croire Mme Kacew quand elle parlait du futur grand destin de son fils Roman, ‘tu seras ambassadeur de France, tu seras un grand écrivain mon fils’. Ce Mr Piekelny, petit homme à la barbe roussie, a t-il vraiment existé? Narrant ses recherches, ses voyages sur place, PF Désérable nous fait revivre l’épopée de Gary et le livre peut se lire tout autant comme un hommage aux innombrables victimes de la Shoah qu’à l’écrivain Gary. Cela n’atteint pas, ce me semble, la force des Disparus de Mendelsohn ni même l’enquête de Philippe Sands dans Retour à Lemberg. Mais il y a un côté frais, léger, enlevé, même pour parler de choses terribles, qui rend la lecture plaisante. L’auteur a indubitablement un style. Il lui faut peut-être encore trouver une matière ajustée à ce style. A la Capitan Alatriste peut-être?