L’exégète poursuit avec ce cinquième volume l’œuvre monumentale entamée il y a plus de vingt ans. Il le consacre à ce qu’il avait appelé, en fin du troisième volume, « la deuxième des quatre énigmes ». Après l’interrogation sur la nature des relations entre Jésus et la Loi mosaïque, il se penche sur la raison de l’enseignement en paraboles. L’ouvrage est accessible, fournit d’abondantes informations et conserve le style clair, rigoureux et synthétique des premiers volumes. John Paul Meier commence par faire la liste de sept thèses anticonformistes sur les paraboles (dont il entend montrer in fine la validité) et par écarter – à nouveau, mais cela lui paraît nécessaire dans le contexte nord-américain très friand de cet écrit – l’évangile de Thomas comme source potentielle indépendante sur les paroles de Jésus. Cette décision a une portée considérable car elle va priver de très nombreuses paraboles du critère de double attestation. Il parvient donc à une liste courte des paraboles (la graine de moutarde, les vignerons homicides [première mouture], le grand festin [cf. Matthieu 22,2-14], et les talents ou les mines) dont il pense que l’historien peut, avec quelque probabilité, les faire remonter au Jésus historique. Il est très important de signaler, pour prévenir une réaction brusque et agacée, qu’il ne nie pas du tout que de nombreuses autres paraboles puissent remonter à Jésus. Simplement, l’emploi des critères historiographiques définis initialement ne permet pas de conclure avec certitude (ou forte probabilité) sur ce point. Deux volumes sont encore à écrire, portant sur la question des titres messianiques (« le mystère du Fils de l’homme ») et sur les raisons de la passion de Jésus.
Recension parue dans la revue Etudes en 2018