L’exégète poursuit avec ce cinquième volume l’œuvre monumentale entamée il y a plus de vingt ans. Il le consacre à ce qu’il avait appelé, en fin du troisième volume, la deuxième des quatre « énigmes ». Après l’interrogation sur la nature des relations entre Jésus et la Loi mosaïque (1), il se penche sur le pourquoi de l’enseignement en paraboles (2). Ceux sur la question des titres messianiques(3) (le mystère du Fils de l’Homme) et le pourquoi de la Passion de Jésus (4) restent à écrire. L’ouvrage est accessible et conserve son style clair, rigoureux et synthétique. Il commence par faire la liste de sept thèses anticonformistes sur les paraboles (dont il entend montrer in fine la validité) et par écarter – à nouveau mais cela lui parait nécessaire dans le contexte nord-américain très friand de cet écrit – l’évangile de Thomas comme source potentielle indépendante sur les paroles de Jésus. Déjà convaincu sur ce point, le passage est un peu longuet pour moi.Cette décision a une portée considérable car elle va priver de très nombreuses paraboles du critère de double attestation. Il parvient donc à une liste courte des paraboles dont il pense que l’historien peut, avec quelque probabilité, les faire remonter au Jésus historique. Il s’agit de la parabole de la graine de moutarde, de celle des vignerons homicides (première mouture), de celle du grand festin (cf. Mt 22,2-14) et de celle des talents (ou des mines). Il est très important d’observer, pour prévenir une réaction brusque et agacée, qu’il ne nie pas du tout que de nombreuses autres paraboles puissent remonter à Jésus. Il dit simplement que l’emploi des critères historiographiques définis initialement ne permet pas de conclure avec certitude (ou forte probabilité) sur ce point. Ni plus ni moins. Ceci ne devrait pas nous étonner ou nous choquer. Par ailleurs, l’ouvrage se révèle, comme toujours, une mine d’informations et il est admirable de voir à quel point il maintient la qualité de son écriture.