Un film de Mia Hansen Løve avec Léa Seydoux, Melvin Poupaud, Pascal Greggory, Nicole Garcia. Sandra, une jeune femme, qui travaille comme traductrice simultanée, vit seule avec une fillette de huit ans. Elle s’occupe beaucoup, et se préoccupe encore davantage, de son père âgé atteint d’une forme de maladie neurodégénérative rare: le Syndrome de Benson. Lui, qui fut professeur d’université et grand lecteur, ne réussit plus à lire et dévient de plus en plus confus. Or, voilà qu’elle croise par hasard un ami scientifique perdu de vue depuis longtemps, Clément. Y a t’il place pour un nouveau départ? Le film est bien écrit et joué, tout en étant ultra parisien et très français. Il prend son temps et le côté gratuit de certaines scènes lui donne presque un air de documentaire : comment une famille française ordinaire (ce qui implique, comme d’habitude, « recomposée » et sans religion…) affronte la vieillesse et la maladie la plus éprouvante pour la famille. Il y a indéniablement de la tendresse et beaucoup d’humanité. La représentation de la vie d’une famille, la situation des célibataires se consacrant à leurs parents et éprouvés par la solitude, est vraiment rendue de façon juste. Mais j’ai pourtant deux petites réserves: le film est d’une part fortement prévisible, jusque dans sa fin et d’autre part, a un rythme, celui du quotidien sans doute, qui le rend un peu plat. Et il est si triste métaphysiquement… Cela dit, si vous aimez Rohmer ou Mouret, cela vous ira sans doute très bien.