Le dernier Connelly nous plonge dans un des plus grands drames de l’Amérique contemporaine, l’addiction aux antidouleurs. Comme toujours, l’intrigue est bien menée, et l’ensemble clairement très bien documenté et donc d’un très grand réalisme. Bosch est un personnage attachant dans sa raideur et son intransigeance même: cela fait du bien de voir des humains qui ne sont ni corrompus ni, mieux, corruptibles (tout en restant très humain: de belles lignes sur son lien à sa fille). Je le ‘savais’ mais peut-être pas à ce point là: la majorité des personnes devenues dépendantes des pilules ont commencé en étant soignées par des ordonnances de médecins ordinaires. Les laboratoires ont fabriqué des molécules en sachant que leur degré d’addiction était très élevé. Il n’est pas faux de dire que ces personnes, souvent bien sûr les plus fragiles physiquement et psychiquement, sont devenues des « drogués » sans le vouloir: d’énormes profits par ailleurs sont fait sur leur dos par des médecins, des compagnies pharmaceutiques, des cliniques etc. Glaçant, pro et engagé.