Un film de Stéphane Freiss avec Lou de Laâge, Riccardo Scamarcio et aussi Pierre-Henri Salfati (le rabbin de Reste un peu!). Une famille juive orthodoxe d’Aix-les-Bains vient chaque année l’été dans les Pouilles pour acheter les cédrats que requiert la Torah. Une des filles de la famille, Esther, ne supporte plus cette vie si normée et a perdu la foi. Elle rêve, en grand secret, de liberté vis-à-vis de sa famille (on pense à Unorthodox par exemple). De l’autre côté, Elio était dessinateur et avait fait sa vie à Rome mais il a voulu rester fidèle à son père, un homme fort, qu’il a vu pleurer en parlant de cette terre, cette grande ferme, qui appartient à sa famille depuis des générations. Et il y est revenu. Est-il libre? L’un peut-il aider l’autre? D’un côté, le film évoque bien les ‘sortants’, ces juifs orthodoxes qui veulent quitter ce monde mais souffrent beaucoup intérieurement de ce que cela fera à leur famille (et qui ont aussi peur de ne pas y arriver). De l’autre, le film choisit la pudeur (à la In the Mood for Love) et une forme de rythme lent, celui de la vie à la campagne et c’est très heureux. Ce n’est pas génial certes, mais il y a des moments gratuits (le chant des Géorgiens) et des moments de grâce (le jeu des mains). Tous les films n’ont pas cette qualité rare. Enfin, choisir le titre du cœur de la Torah est une belle idée aussi.