Une pièce de Bill Davis au Théâtre Hébertot avec Francis Huster et Valentin de Carbonnières. Oui je sais c’est du théâtre mais comme j’y vais tous les cinq ans il n’y a pas de catégorie dédiée! Originellement créée en 1980, cette pièce est une belle illustration de ce que le Pape François appelle le cléricalisme: un curé populaire et bon vivant (porté sur la bouteille) accueille un jeune séminariste à peine ordonné diacre, dont le supérieur du séminaire n’apprécie pas l’esprit indépendant et le zèle parfois un peu intempestif. Les scènes se succèdent avec humour et gravité mêlés. La tension entre le fait de ‘gérer’ une institution, une paroisse, un séminaire, en évitant les vagues, l’oeil rivé sur le montant des quêtes et en biffant les propos qui fâchent et le fait de vouloir vraiment annoncer l’Evangile, qui dérange, appelle à ne pas s’encombrer de biens matériels, à accueillir les étrangers et les personnes marginales, est bien rendu. Les deux acteurs sont magnifiques et habitent leur rôle avec conviction, la pièce a été astucieusement modernisée et constitue, au fond un appel discret à prendre au sérieux l’évangile sans désespérer ni de l’Eglise ni de l’homme… (à voir jusqu’à fin mai sous réserve de coronavirus !)