Ambitieux roman mêlant habilement histoire et fiction sur plusieurs époques. Toutes ont en commun des traversées de l’Atlantique entre l’Irlande et les Etats-Unis. On suit notamment l’épopée des aviateurs Alcock et Brown qui traversèrent l’Atlantique en 1919, la vie sur les navires amenant les survivants irlandais de la grande famine en 1845/48 – des images dantesques des irlandais affamés vécus de loques et errant comme des spectres sur les routes de l’île – la visite de l’ex-esclave américain Frederick Douglass (encore en 1845) et aussi les accords du vendredi saint mettant fin (provisoirement?) au conflit d’Irlande du Nord (1998) tels que les vit de l’intérieur le négociateur américain le sénateur George Mitchell. Et des femmes, des femmes humbles et fortes à la fois, traversant, elles, leurs épreuves de femmes, la perte d’un enfant, la mort d’un mari, la solitude du veuvage… Il y a de très beaux passages et, à mes yeux quelques longueurs, mais il s’agit d’un beau parcours montrant la force de la fiction pour rendre la vérité de notre vie humaine et nous faire mieux saisir ce qu’est l’histoire.