FILM – 22/06/2016 – de Pascal Bonitzer avec Agathe Bonitzer, Vincent Lacoste, Lambert Wilson
Épuré, bien écrit, porté par de bons acteurs, ce film revisite le thème de la femme hésitant entre plusieurs hommes. Mais il le fait d’une manière originale. Les éléments se dévoilent petit à petit alors que le réalisateur semble vouloir nous attirer sur la fausse piste du thriller financier. Bien que très français (ce qui en général pour moi n’est pas bon signe), ce film convainc par la froideur quasiment chirurgicale avec laquelle il médite sur le proverbe biblique – qui n’a pas perdu sa valeur et mérite toujours autant discussion- » les pères ont mangé des raisins verts et les dents des fils ont été agacées « . Comment une jeune femme pourra échapper à une structure humaine (qui a marqué son caractère et sa vision du monde) mortifère et entrer dans une relation de confiance avec autrui? Comment un choix erroné, posé 30 ans avant, conditionne encore une vie et la met sous le signe du malheur? Pour autant il ne faut pas prendre le film comme un film désespéré (à la Blue Jasmine): les chemins de salut apparaissent (de l’importance d’une fraternité généreuse). Il insiste sur la gravité de nos choix et l’importance du discernement. Car comme le disait Meryl Streep à Clint: » We are the choices we’ve made » (The bridges of Madison County)