Un film de Martin McDonagh avec Frances McDormand, Woody Harrelson, Sam Rockwell, John Hawkes, et Peter Dinklage. Comment dire? C’est brillamment écrit et réalisé, magnifiquement interprété, superbement photographié et avec une bande son top. Les louanges pleuvent et, après 6 Golden Globes, plusieurs oscars sont à prévoir. Et ils seront mérités. Mais il y a un mais. Tout d’abord le film est ultra politiquement correct ce qui est un peu agaçant par les temps qui courent. Il n’y aucune exception: nous avons droit à une tirade irlandaise – assez gratuite dans la logique du film – sur les prêtres pédophiles, à l’homosexuel super compatissant, au flic qui a épousé une gamine qui pourrait être sa fille mais qui est super sympa, au suicide humaniste (parce qu’il n’y a pas encore de droit à l’euthanasie), au flic sudiste raciste et con fini. En deuxième lieu, certains changements de caractère sont invraisemblables et la sur-dramatisation de la douleur exagérée (par exemple, pour n’en donner qu’un, tous les parents qui perdent un enfant n’oublient pas complètement le survivant quand il y en a un!). L’intrigue policière est clairement secondaire et c’est à un portrait des USA et notamment du sud que se livre l’européen McDonagh. Bref, cinématographiquement brillantissime mais idéologiquement parfois idéologiquement racoleur (ce qui m’a un peu gâté le moment).