Une mini-série (OCS/Netflix), en 6 épisodes de 40′ de Gideon Raff (créateur de Homeland et Hatufim) avec Sasha Baron Cohen, Hadar Ratzon-Rotem, Noah Emmerich, Yael Eitan, Nassim Si Ahmed (2019). Il s’agit d’une reconstitution de la vie de l’espion israélien Eli Cohen, qui réussit à informer Israël depuis Damas en se faisant passer pour un marchand syrien. Certes, la série prend quelques libertés avec l’histoire en vue d’une meilleure dramatisation et cela se comprend: ce n’est pas un documentaire historique. En même temps, elle se refuse aux effets faciles et effectue une reconstitution de l’époque extrêmement soignée (dans la tonalité des tons gris et pastels): C’est intelligemment écrit, bien réalisé et magnifiquement interprété (Hadar dans le rôle de Nadia est excellente): Il y a un seul (gros) défaut: ils ont choisi de tout mettre en anglais et l’on entend ni arabe ni hébreu: dommage. Certaines séquences, comme celle du coup d’Etat du 8 mars 1963 ou à Buenos Aires sont esthétiquement très réussies, un peu à la manière de Pablo Larrain dans Jackie (2016). Si l’on aime le genre d’espionnage à la James Bond, s’abstenir. Ici l’on s’intéresse au coût psychologique de la vie de l’espion (et de sa famille), qui doit vivre de façon permanente dans la fausseté tout en s’accrochant à quelques boussoles comme l’amour de sa femme et de son pays.