Ce roman australien est situé dans la communauté grecque de Melbourne et décrit le quotidien de la middle class suburban white Australia. Tout part d’un barbecue d’anniversaire où un cousin du personnage principal, grec comme lui (tous deux parlent aisément grec avec leurs parents immigrés), donne une gifle à un insupportable bambin de quatre ans, extrêmement mal élevé par un couple à problèmes. Ils réagissent mal – c’est un ‘child abuse’ – et portent plainte. Ce petit événement met en crise l’ensemble des relations amicales et familiales de cette famille alors que le père et la mère se posent tous deux des questions sur leur couple. La description est acérée et perspicace à la fois. Le vide spirituel de cette culture australienne, hédoniste et narcissique, apparaît en pleine lumière. Les questions de la crise de la quarantaine, des expériences adolescentes (l’omniprésence de la drogue dans les fêtes lycéennes – les parents acquiesçant sans trop barguigner – m’a notamment frappé), de la difficile gestion des beaux parents (qui sur le fond n’ont pas vraiment digéré que leur fils chéri épouse une non-grecque) traversent ce livre bien écrit et bien construit (qui donna lieu à une série TV du même titre). Huit personnages prennent successivement la parole et nous suivons le déroulé chronologique des événements à travers 8 personnes différentes (sans pour autant avoir des redites).