[La mer] Un homme âgé, veuf depuis peu, revient dans le village côtier où il a passé ses vacances enfant. Et il se souvient de ses premiers mois, de la marque de certains événements apparemment anodins. Peu à peu, de façon non linéaire, mais non sans une certaine logique de dévoilement progressif, nous le connaissons mieux, tant dans ses relations avec sa femme et sa fille que dans son caractère, avec ses phobies et ses passions. L’ensemble constitue une extraordinaire variation sur le thème de la mémoire, et de la mortalité qui lui est liée tant elle nous rend sensible au passage inexorable du temps. Je me dois d’ajouter que, tant les vies évoquées dans le roman que la vision du monde du narrateur, témoignent d’un scepticisme profond sur les capacités humaines et d’un athéisme d’autant plus frappant qu’il fait appel plusieurs fois à des expressions très chrétiennes et même catholiques… Écrit dans une langue riche, inventive, précise, sans chute de rythme, ce roman m’a fait penser au travail de Kazuo Ishiguro, ce qui n’est pas un mince compliment…