[Le retour, Gallimard] Hisham Matar est le fils d’un très célèbre dissident libyen opposant à Khadhafi: Jabbala Matar. Hisham a 18 ans lorsque son père est enlevé en Egypte et disparaît dans l’atroce prison de Abu Salim à Tripoli. 33 ans plus tard, avec son frère et sa mère, le voilà qui peut retourner au pays dans les mois bénis suivant la chute du dictateur et avant que la guerre civile ne démarre. Dans ce livre, Hisham raconte sa quête de vérité sur le sort de son père: est-il mort? si oui, – ce qui est hélas le plus probable mais peut-on renoncer à l’espoir quand on n’a aucun mot, aucune preuve? -, quand et comment? Ce livre, dans une prose magnifique sobre et fine à la fois, nous dresse l’hommage à un père, une méditation aiguë sur l’exil, la perte, la famille, une évocation de la vie de la Libye d’avant (dans sa partie cyrénaïque). Si Kazuo Ishiguro écrivait des récits autobiographiques, cela pourrait donner ce livre: je ne vois pas comment je pourrais faire un plus grand compliment…