Une série (Amazon-Prime) de Amy Sherman-Palladino avec Rachel Brosnahan, Tony Shalhoub, Marin Hinkle, Luke Kirby, Alex Borstein (saison 1 en 8 épisodes; saison 2: 10 épisodes). A New York en 1956, nous découvrons Midge, une jeune femme de la bourgeoisie juive de l’Upper West Side: 26 ans, mariée avec deux petits enfants, sa vie semble un conte de fée. Mais elle découvre que son mari la trompe et veut la quitter: tout s’effondre: Bourrée, elle atterrit dans un bar enfumé où son improvisation brillante lui fait découvrir ce monde fragile et passionnant du stand-up. Les péripéties s’enchaînent… Dans une superbe reconstitution des années 50, dans une atmosphère proche des comédies musicales (avec une bande son soignée et classe, des costumes à tomber), portée par un scénario drôle et incisif (ayant pour base la witz, l’humour juif new yorkais: ‘qu’est-ce qu’il y a de plus marrant qu’apparaître en comparution au tribunal pour indecency?’ ‘A late-in-life Bris’ !) et des acteurs inspirés (R. Brosnahan bien sûr, craquante et dynamique, mais aussi ses parents qui ont des scènes magnifiques), cette série est un délice à déguster. En outre, elle contient des séquences plus graves, riches en émotions et le subtext autour de la question de la vie professionnelle de la femme n’a pas tant perdu en actualité (on pense au scénario de Marriage Story par exemple). Une réussite totale.
La saison 2 (10 épisodes) est bonne également mais moins forte comme de juste. Couleurs, musique et situation sont toujours aussi delightful… L’épisode sur les Catskills (lieu de villégiature estivale pour les juifs new-yorkais aisés) a un aspect quasi documentaire. Les 6 et 7 sont au-dessus avec notamment l’échange avec le peintre, très juste au fond et évangélique (la perle), qui annonce la chute de la saison.
La saison 3 (8 épisodes) est clairement en-dessous des deux précédentes (comme on pouvait s’y attendre), moins drôle, moins de stand-up, plus de répétitions (les parents), plus de sous-scénarios parallèles qui ralentissent inutilement l’ensemble (Mrs Lennon etc.). Néanmoins le dernier épisode contient une ‘franche’ explication entre Midge et sa mère qui vaut vraiment la peine…. Et les robes restent incroyables 😉
La saison 4 (8 épisodes) sort en 2022 et confirme à la fois la force et la faiblesse du genre série: la faiblesse car le ton baisse, il y a nettement moins de stand-up, et l’action traine en longueur et, malgré tout, la force car l’on reste pour l’attachement aux acteurs (les parents sont très présents notamment). C’est bien mais décevant quand même (sans doute parce qu’ils ont décidé de partir pour je ne sais combien de saisons et qu’il faut donc excessivement étirer l’intrigue)…
La saison 5 (2023) demeure de bonne facture avec des dialogues très bien écrits: je trouve que la série est portée, outre notre Midge, par ses parents qui sont merveilleux de drôlerie. Je n’ai pas du tout aimé le flashforward du deuxième épisode qui casse le suspense et trivialise terriblement Miriam. Mais les moyens mis en œuvre, la vivacité de la réalisation et la force globale du casting, rendent l’ensemble séduisant (surtout pour qui a tout suivi bien sûr!)