[La Carte du souvenir et de l’espoir] Ce premier roman d’une syriano-américaine nous raconte deux récits entremêlés et se faisant écho: au 12ème siècle nous suivons Rawiya, une jeune musulmane de Ceuta, qui accompagne le grand géographe Al-Idrissi, dans ses voyages pour le compte du roi normand de Sicile Roger II tandis qu’aujourd’hui une famille syrienne retournée de New York à Homs quelques mois avant le début de la guerre civile se retrouve sur les routes de l’exil et affronte les épreuves des camps comme du désert libyen ou algérien. C’est très bien fait et écrit. Le thème de la carte, à la fois de papier et intérieure, est bien tenu tout du long du livre. C’est parfois un peu sage et littérairement prévisible mais aussi touchant et très humain. Le drame des jeunes filles dans la guerre et la souffrance de l’exil sont traités avec délicatesse et force à la fois et parlera beaucoup, me semble-t-il, aux jeunes notamment à des adolescentes.