Une série (CBS-Paramount) de Robert et Michelle King, avec Julianna Margulies, Matt Czuchry, Christine Baranski, Chris Noth, Josh Charles , Archie Panjabi (Kalinda!), Alan Cumming (2010-2016). Une saison compte une vingtaine d’épisodes d’environ 42′. Il y a sept saisons. Je me prononcerai ici sur les trois premières et notamment la première. Nous sommes dans le monde des avocats et des politiciens (et spin doctors) américains à Chicago. Le populaire procureur Peter Florrick tombe dans une sordide histoire d’escort girl et de corruption présumée et se voit incarcéré. Sa femme, Alicia, qui était mère au foyer avec ses deux enfants adolescents, Zach et Grace, se voit contrainte de reprendre son travail d’avocat où elle va pouvoir déployer ses qualités. Elle y retrouve un ancien petit ami du temps de ses études à Georgetown mais il est l’un des partners du cabinet et son supérieur hiérarchique. Dans chaque épisode, un cas juridique différent mobilise Alicia et une partie du cabinet tandis qu’elle est confrontée à la difficile décision de rester avec son mari dont l’image a été terriblement abimée pour elle mais qui reste le père de ses enfants ou changer de vie en acceptant la séparation et/ou le divorce. Si la série est intéressante et bien faite pour faire comprendre le fonctionnement du système judiciaire américain (l’omniprésence des plea bargains, le rôle des experts et investigateurs privés, etc.), elle vaut surtout par la question du couple qui est au cœur de l’intrigue. A partir de la saison deux, un autre personnage attire la lumière: la mystérieuse Kalinda, la détective qui bosse pour le cabinet. Il y a aussi Cary Agos, le jeune assistant du district Attorney et aussi le flamboyant spin doctor Eli Gold. Julianna Margulies est remarquable, ce qui lui a valu de nombreuses récompenses.
Ce qui me frappe et rend le quotidien de ses gens plutôt aisés si triste c’est la superficialité de leur vie quotidienne: aucune vie intellectuelle, culturelle ou spirituelle (la quête spirituelle de Grace est traitée comme une passade absurde qui devra être mise de côté) ou même amicale (Alicia le réalise pathétiquement dans la 3ème saison). Des avocats totalement dévorés par leur vie professionnelle avec le portable qui les rattrape partout. Ils sont de bonne volonté et ne sont, dans l’ensemble, pas de ‘mauvaises’ personnes mais leur vie ressemble à celle des hamsters courant dans leur roue à l’infini. Bref, j’ai beaucoup aimé la première saison, un peu moins la seconde (où les intrigues chevauchent plusieurs épisodes de façon moins cohérente et qui frustre un peu) et encore un peu moins la troisième. Classique évolution. Mais, dans l’ensemble, comme je le disais dans mon article sur les séries (« Séries télévisées et vies contemporaines », Civiltà Cattolica 4095 (2021)), on s’attache à ses personnages et l’on a envie de savoir ce qui va leur arriver. Les scénarios sont par ailleurs le plus souvent malins et les personnages secondaires parfaits dans leur rôle.