Un film de Steven Spielberg avec Michelle Williams, Gabriel LaBelle, Judd Hisrch, Seth Rogen, Paul Dano, Judd Hirsch, Julia Butters, Isabelle Kusman. Dans ce film d’initiation, comme on parle de roman d’initiation (Bildungsroman), Spielberg raconte comment il est devenu réalisateur, au fond la naissance d’une vraie vocation. Chemin faisant, c’est l’histoire de sa famille, et notamment du couple de ses parents, qu’il nous présente. Avec tendresse et humour. Il a eu la délicatesse d’attendre leur mort (à 103 ans tout de même pour son père et 97 pour sa mère) et cela l’honore mais, en réalité, c’est un très bel hommage qu’il leur rend. Certes, ils ont leurs failles et leurs fêlures mais une belle humanité, dans un style incroyablement différent: une mère artiste, pianiste, passionnée et un peu cyclothymique et un père informaticien gentil au point d’agacer, très rationnel et sans cesse au travail. C’est un film de famille à l’ancienne, qui prend son temps, avec des scènes d’anthologie, comme la venue de l’oncle Boris ou la prière à Jésus. Les grands moments des jeunes années de Spielberg sont repris avec verve, les premiers films en famille, la rencontre avec l’antisémitisme ‘ordinaire’ d’une petite ville californienne dans les années 60 (magnifique scène avec Logan dans le couloir). Tous les acteurs sont excellents avec une mention spéciale pour Michelle Williams (oscarisable) et Judd Hirsch, l’oncle Boris. Un film qui ramène à l’enfance, à ses rêves comme à ses désillusions, à ses joies comme à ses humiliations, de façon crédible tout autant qu’humaine. Une réussite (qui parlera davantage sans doute aux plus anciens qu’aux plus jeunes mais on ne sait jamais).