[Les examens de conscience, 2016] De ces 25 ans de pratique psychanalytique à Londres, Stephen Grosz a choisi quelques cas étonnants. Nous plongeons dans son quotidien, depuis l’enfant envoyé par une institution et qui lui crache à la figure pendant des mois jusqu’à la fiancée qui n’arrive pas à se réjouir de son prochain mariage. Il n’hésite pas à se mettre en scène avec ses réactions, ses doutes, ses moments de découragements (un très beau récit avec son père sur les traces de son enfance en Hongrie orientale). Il est pragmatique et humain, attentif et humble. Il décrit ses échecs (apparents), ses incompréhensions, l’infinie patience qu’il faut pour se travail si humain et difficile, écouter avec empathie pour que quelqu’un puisse croire qu’il peut changer. Pas de blabla, pas de jargon, pas de cure miracle. Un homme, un vrai, qui apprend peu à peu à décoder les incroyables ressources que nous utilisons parfois pour ne pas changer une configuration psychologique qui, au fond, nous « arrange », c’est-à-dire qui nous fait moins peur que le changement que nous disons désirer. Un livre qui passionnera tous ceux qui écoutent ou essaient d’écouter, un livre qui nous rend plus compatissant et compréhensif.