Après The Road de Cormac McCarthy (2006) et Station Eleven de Emily St John Mandel (2014), qui ont tous deux marqué le genre, Peter Heller n’a pas eu peur de produire un autre roman post-apocalyptique dans le contexte nord-américain. Là encore nous sommes quelques années après la ‘catastrophe’ qui, comme pour Emily, est ici un virus. Deux hommes vivent au pied des Rocheuses, sur un petit aérodrome: l’un d’entre eux est un pilote: ils défendent pied à pied leur chez eux face aux groupes de pillards errants qui de temps à autre surviennent. Mais la mort de son chien plonge le héros Hig dans une forme de tristesse, de torpeur et il décide de partir à la recherche d’autres vivants là où, quelques années avant, il a entendu un signal radio. Même si le style heurté et volontairement peu soigné est nécessaire pour le projet de l’auteur car, à force de ne plus parler avec d’autres, le langage lui-même s’atrophie, il est parfois un peu fastidieux. En revanche la tonalité humaine de l’ensemble, plus nostalgique et moins pessimiste en un sens (quoique cela se discute!) que the Road, m’a bien plu. On est pris par l’histoire; on s’attache aux personnages et on refuse de les abandonner. Une belle réussite.