
Un film de Brady Corbet avec Adrien Brody, Felicity Jones, Guy Pearce. László Tóth, un juif hongrois qui fut un architecte doué et reconnu avant guerre, débarque à New York. Traumatisé par son expérience durant la shoah, il a en outre dû laisser sa femme et sa nièce en Europe et il ne sait s’il va les retrouver. Il survit péniblement mais sa rencontre avec une riche famille wasp, les van Buren, va le relancer comme architecte avec un projet colossal, incluant une chapelle. Le film est d’une immense ambition touchant au destin des juifs aux USA et après la shoah: sont-ils acceptés comme tels ou juste ‘tolérés’? Doivent-ils émigrer en Israël ou pas? Adrien Brody est extraordinaire et porte le film. Mais celui-ci est d’une part très long, trop long (sauf l’épilogue, sobre et brillant), accablé par une musique pesante, et d’autre part déplaisant, cru (inutilement, je pense), lourd (tout comme le style brutaliste que je n’aime pas, qu’il ait été fait aux USA ou en France) et extrêmement gris et peu sympathique. Au fond, c’est un film sur le traumatisme et de comment on y échappe ou pas. Et rien à dire sur ce point, d’autant plus quand le personnage principal est un artiste obsédé par son art (et, tout comme Dylan, lui sacrifie tout y compris ses relations les plus chères). Erzsébet m’a plus touché que son époux. Je ne peux nier l’ampleur du propos, la qualité des acteurs et de la fin même, mais l’ensemble m’a paru indigeste. Trop prétentieux, pessimiste et violent pour moi.