En 1939, Hans, un jeune enfant juif berlinois quitte sa mère et l’Allemagne pour être confié à un des derniers Kindertransport qui partit pour le Royaume-Uni. Ce jeune garçon construit sa vie au milieu du pays de Galles mais les souvenirs et le trauma sont toujours là. Devenu un vieil homme, il fait le projet de revenir à Berlin avec l’un des ses fils, l’auteur du livre, Jonathan, avec qui la relation a toujours été très difficile et qui lui-même réalise combien le traumatisme de son père a pesé sur sa vie… C’est un livre fort parce qu’il est d’un réalisme et d’une honnêteté extrême. Pas de phrases visant à tirer des larmes faciles, de réconciliations émouvantes, mais un chemin difficile, austère, parsemé de retours de arrière et d’incompréhensions, entre un père et un fils. Ni le père ni le fils ne sont particulièrement sympathiques ou attachants (même si à la fin une étrange empathie nous les rend proches). Mais, ils sont terriblement vrais et l’understatement sous-jacent au livre prend une force d’autant plus marquante. Quelques jours dans une vie pour essayer de mieux dormir la nuit, quelques jours dans une vie pour, enfin, comprendre un peu mieux les fantômes de son père… Humain et rare.