Vers la fin de sa vie, un homme se souvient de son enfance à Cartago Nova (Carthagène en Espagne). Il était esclave, tout jeune encore et il grandit dans le seul bordel professionnel encore en activité dans la ville, protégé par la cuisinière, une esclave reprise après avoir fui et portant le collier de fer, et une des jeunes prostituées également esclave. Nous sommes au temps de Théodose, vers 496, et le christianisme devenu autoritaire réprime le paganisme et les mœurs dissolues, l’évêque étant cependant le frère du propriétaire du bordel. Le sujet pourrait être scabreux et en vérité il l’est. Mais il est traité sans racolage en cherchant à nous faire ressentir ce que pouvaient ressentir les esclaves. L’auteur s’est beaucoup documenté et permet une plongée dans cette réalité qui nous échappe d’abord mentalement. Une réussite littéraire et anthropologique à la fois. Pour les amateurs de romans historiques soignant la reconstitution temporelle plus que l’action débridée…