Un film de Marine Place avec Olivia Ross, Aurélien Recoing, Corinne Masiero. Sur la petite île bretonne de Hoëdic, la vie de la dernière famille de marins-pêcheurs: Julie la fille musicienne aide son père Loïc dans le métier et plonge aussi seule de son côté pour la pêche à l’araignée. Comment décrire l’enfermement du surendettement, la souffrance d’un homme privé de son métier, l’attachement passionné à une terre insulaire qui ne nourrit plus ses fils? Les bretons sont pudiques et sensibles, durs au mal mais fragiles aussi. Humains quoi. Très humains. La réalisatrice filme magnifiquement l’île et ses habitants dont le curé, Théodore, un homme qui a l’odeur de ses brebis, partage leur vie et cherche la parole et le geste qui vont permettre de tenir, de vivre. Pour une fois l’aspect onirique ne m’a pas gêné car on perçoit ce qu’il permet d’exprimer: le dilemme qui traverse Julie. En revanche la musique de fond est pénible (mais c’est compensé par les improvisions au saxophone de Julie) et le scénario durant le deuxième tiers du film un peu court. Alors c’est dur certes, mais pas désespéré. Assez méditatif mais pas plat et avec quelques scènes poignantes. Il y a une telle humanité, de tels liens entre ses êtres que la crédibilité de la situation emporte in fine l’adhésion. Nous sommes au coeur de ce qui fait la vie, la vraie: nous soutenir les uns les autres, laisser s’envoler la jeunesse, offrir ses oreilles pour donner une écoute…