Un film de Alfonso Cuarón avec Yalitza Aparicio, Marina de Tavira. Tourné en noir et blanc, dans un style intemporel plutôt nostalgique et passéiste, le film est esthétiquement superbe et la jeune mixtèque Yalitza crève l’écran. Cuarón revisite sa jeunesse et plus exactement son enfance: nous sommes à Mexico en 1971 et la grande histoire – les manifestations étudiantes – vont croiser la petite histoire, le drame de la séparation de ses parents. Les femmes sont au coeur du film, et tant la bourgeoise créole que la servante indienne, sont confrontées à la veulerie masculine ordinaire. Les réalités sociales mexicaines, la problématique de la terre comme celle des communautés indigènes, sont la toile de fond. Malgré la perfection formelle du film, indéniable, j’ai peiné à être entièrement convaincu et en y réfléchissant je pense que c’est dû à la relative faiblesse de l’intrigue, si tant est que l’on puisse donner ce nom au scénario. C’est un film contemplatif et politique à la fois mais en partie gauche et prévisible. Cela dit, Cuarón est un virtuose de la réalisation et cela demeure un très beau film.