Un jeune garçon modeste du Sri Lanka vient travailler comme garçon à tout faire, puis peu à peu cuisinier, pour un célibataire quelque peu dandy passionné par la mer et le corail: Ranjan Salgado. Par petites touches, délicatement, nous découvrons la culture, notamment culinaire, du pays tandis que l’optimisme ayant suivi l’indépendance se noircit au fur et à mesure que les troubles politiques croissent. Mais tout cela est à l’arrière-plan car Triton, le gamin, voit cela de très loin. Sorti en 1994, ce roman est republié dans une nouvelle traduction française. C’est un texte incroyablement sensuel, charnel, incroyablement sensible aux atmosphères, rendant très bien la découverte du monde, son monde, par les yeux d’un tout jeune garçon. « S’il existe des dieux en ce monde ou dans l’autre, qu’ils aient pitié de nous et nous donnent chaque jour de la force, parce qu’il nous en faut. Chaque jour. Chaque jour sans exception. Sans relâche, si possible » (171). Un roman proustien mais situé dans les senteurs et arômes du Sri Lanka.