Un jeune homme approchant de la trentaine, mais dont l’âge nous intrigue tout au long du livre tant il semble être capable d’éprouver des sentiments d’un autre âge, revient un été dans la maison de famille, et de vacances familiales, en Bretagne, dans le Finistère, en bord de mer. Et ce sont ses souvenirs d’enfant qui remontent à sa mémoire, ces années bénies où l’été semblait infini, la vie une immense course à l’horizon invisible. Il décrit les cousins, la vieille grand-mère immobile et point de référence fondamental, les rites de la plage et du matin, de la sieste et de l’après-midi, les jeux tout comme les messes du dimanche matin. La famille était catholique, naturellement, mais peu à peu cet ancrage s’est estompé. L’écriture est unifiée et poétique, simple et belle à la fois, mais ce qui frappe surtout c’est la capacité à décrire des sentiments que beaucoup de ses lecteurs ont éprouvés eux-mêmes, à rendre avec finesse cette atmosphère si spéciale, et la nostalgie irrémédiable de l’enfance perdue qui en restera. Ah si j’avais pu faire provision de joie! Si j’avais pu garder en mémoire la beauté de ces jours en famille élargie! Et pourtant ce n’était pas possible. Et pourtant il fallait que ce soit l’enfance et son insouciance, son impossibilité quasi métaphysique à envisager la fin, la mort, le passage du temps qui use la vie. Le tout est d’une grande humanité, simplicité et, à travers un lieu et une famille unique, touche à l’universel.