Difficile de dire un mot sur le livre d’un compagnon avec qui l’on a vécu de longues années dans la même communauté mais impossible de ne rien écrire non plus… Dans ce court et dense récit, où chaque mot est fin et pesé, Patrick reprend l’histoire de l’enfant qu’il fut, des violences qu’il a subies (sans s’y appesantir en rien) et du déni qui fit que, longtemps, ce furent les souffrances de son corps, et notamment de son dos, qui parlèrent pour des mots qui ne venaient pas tant le désir de vivre les avait refoulés profond. Il nous fait entrer ainsi dans ce que peut être l’expérience d’une victime et du chemin parsemé d’embuches pour vivre plus léger en refusant que ce passé puisse être vu comme déterminant tous les choix faits après (celui d’être prêtre, célibataire, professeur…). C’est sobre, franc, pudique et, de ce fait même, d’une grande force…