La conférence de Gênes en avril 1922 permet aux vaincus de 1914-1918, les Allemands et aux vainqueurs de la guerre civile russe, les Bolchéviques, de signer un traité capital où s’ébauche la ligne historique qui mènera à la Seconde Guerre mondiale. Sur ce fond passionnant, R. Slocombe tisse une histoire d’espionnage à la Eric Ambler, où se croisent journalistes douteux, agents doubles, délégués bolchéviques corrompus ou pas et un ambitieux politicien italien, vénal et violent, B Mussolini. La façon dont l’intrigue est menée m’a moins convaincu que dans le second opus (c’est rare dans ce sens!), Le Secret d’Igor Koliazine, mais la succession des péripéties reste divertissante. Parfois le lecteur pourra croire à un pur exercice d’imagination mais en fait de très nombreux événements narrés dans le roman, tout comme la majorité des personnages, sont historiques. Les jeux des agents secrets dans l’Europe des années 20 avaient parfois ce côté improbable et bricolé.