Un film de Cecilia Rouaud avec Vanessa Paradis, Camille Cottin, Pierre Deladonchamps, Jean-Pierre Bacri, Chantal Lauby. Un couple de soixante-huitards a explosé voici longtemps de violente façon et trois enfants maintenant trentenaires se retrouvent profondément névrosés: l’une a divorcé et élève un fils unique de manière très étouffante, la seconde, ultraspeed, est rongée par le fait de ne pas arriver à tomber enceinte et l’unique garçon est un programmateur complètement space et au bord du suicide fréquentant assidûment une psychanalyste (profession également de sa mère); les relations entre les trois sont… complexes (mais au fond bien sûr ils s’adorent). En fait, c’est censé être une comédie dramatique et, bon public, on sourit souvent. Cependant, l’ensemble est terriblement triste tant ces personnages sont pathétiques, déprimés, paumés au dernier degré. L’absence totale de sens spirituel se remarque aussi à la place des superstitions stupides qui émergent çà et là. On peut prendre l’ensemble comme une métaphore de l’après-68, comme la description clinique des effets mortifères du divorce sur le long terme, de ce que des parents autocentrés produisent des enfants en manque criant d’affection, de la place des vieux atteints de démence sénile dans notre société consumériste ou comme le fait d’une scénariste ayant lourdement chargé la barque du caractère de ces personnages pour faire du drôle… Ceci étant dit, c’est bien joué (= Bacri fait du Bacri et Lauby fait du Lauby) et révélateur d’une certaine France (très bobo très parisienne très Telerama)…