Un film de Wim Wenders avec Koji Yakusho. Hirayama est un homme déjà âgé et qui vit seul dans un tout petit logement. Il travaille à la propreté des toilettes publiques de Tokyo, toujours les mêmes et il accomplit sa tâche avec un sérieux absolu. C’est un homme de routine mais aussi de hobbies variés: il aime les plantes, la photographie, la lecture (il lit Faulkner le soir): il est bien dans sa vie, ce que révèle un sourire merveilleux de paix intérieure lorsqu’il contemple le jeu du soleil dans les arbres du sanctuaire Yoyogi Hachiman où il pique-nique chaque jour en respectant la sainteté du lieu. On ignore tout de son passé même si des bribes vont surgir par bribes. L’acteur principal est exceptionnel de finesse et d’humanité et l’ensemble d’une grande poésie, mettant en valeur ce qu’est la dignité d’un homme que beaucoup pourraient être tentés de mépriser (sans même lui parler comme la maman du garçon). En ce sens c’est un film très évangélique. Je regrette cependant la faiblesse du scénario, volontairement minimaliste (mais alors pourquoi nous en dire un peu sans aller au bout? Ne fallait il pas plutôt rester sur la poésie pure et la sérénité conquise?). Les séquences oniriques aussi sont un peu en trop: toujours les mêmes et elles n’ajoutent rien au portrait de Hirayama ou de son passé. On découvre le Japon au quotidien dans cette métropole immense. Où un homme vit dans la musique des années 70/80 et lit de vieux ouvrages… Nostalgie? Non sans doute mais plutôt éloge de la paix avec soi-même, de savoir cueillir la grâce dans le quotidien. Et cette paix suscite la bonté gratuite envers autrui. Non vraiment le message est beau… Mais c’est tout de même un peu trop lent et esthétisant pour moi.