Une mini-série (Netflix) de Olivier Marchal et Ivan Fegyveres, avec Tewfik Jallab, Jeanne Goursaud, Lani Sagoyou, Samir Boitard, Idir Azougli, Nicolas Duvauchelle, en six épisodes d’environ 45′ (2023).
C’est une série policière classique. Nous sommes à Marseille. Une équipe des Stups est dirigée par un ancien des cités: Lyes. Surnommés ‘ les cramés’, ils sont à la fois passionnément flic et très borderline. Une nouvelle arrive de Paris. Une guerre éclate entre le principal chef de réseaux et des nouveaux acteurs, très mystérieux, qui semblent obéir à un inconnu surnommé ‘l’Indien’. J’ai trouvé la série plutôt efficace. Au niveau de Marseille, les vues sont nombreuses et bien choisies car on évite la collection de cartes postales (comme dans Transatlantic) et il y a des vues plus originales, le port, les quartiers, les zones mixtes d’entrepôts et de terrains vagues. Ensuite, le scénario est plutôt malin et contient quelques surprises (en tout cas que je n’avais pas vu venir). Plus important, certes le film a des scènes ultraviolentes et on pourrait y voir une forme de complaisance, mais il cherche un sens du réel (au plan humain plus qu’au niveau de l’action je concède) qui refuse aussi le cynisme. Certains dialogues sonnent vraiment humains et justes sur ce plan (les flics engagés dans ce combat savent que le trafic continuera et que la « guerre » ne peut pas être gagnée mais cela ne rend pas leur combat vain pour autant). Il y a beaucoup de solidarité dans l’équipe. Sur la crédibilité de s’engager dans certaines opérations sans soutiens, on discutera mais c’est la loi du genre. J’ai trouvé l’ensemble des acteurs plutôt bons (avec un bémol pour Nicolas Devauchelle pas très crédible), amusé de découvrir le délicieux léger accent allemand de Jeanne Goursaut (connue pour ses cris farouches en allemand et latin dans Barbaren). A la fin, tout boucle, même si une astuce permet d’envisager une deuxième saison en altérant quelque peu la catharsis finale. Pour qui aime les thrillers, et pour qui aime Marseille!