Un film de Paolo Sorrentino avec Celeste Dalla Porta, Daniele Rienzo, Dario Aita, Gary Oldman, Stefania Sandrelli. Dans une famille richissime de Naples, naît en 1950 et grandit Parthenope (en l’honneur de la ville de Naples, sans doute le vrai sujet du film), une jeune femme étincelante de beauté et douée d’un sens certain de la répartie. Elle a des parents ‘fragiles’ comme on dit et un frère également et un amoureux transi qu’elle fait languir. Nous allons dans ses choix amoureux et de carrière en nous demandant comment tout cela peut bien finir. Sorrentino fait du Sorrentino: c’est donc ultra esthétisant, racoleur et fondamentalement vain. Il y a pourtant de bons acteurs et de belles images de cette ville si attachante qu’est Naples. Mais le nihilisme, terriblement sombre au fond de Sorrentino, rend la tonalité de l’ensemble plutôt déprimante. La scène de l’union des deux familles camorristes ou celle avec le cardinal sont peut-être symboliques mais au fond faciles et d’un baroque excessif. Il y a une tirade terrible sur les Napolitains que seul sans doute un napolitain pouvait écrire: « Siete poveri, vigliacchi, piagnucolosi, arretrati, rubate e recitate male. E sempre pronti a buttare la croce addosso a qualcun altro, all’invasore di turno, al politico corrotto, al palazzinaro senza scrupoli, ma la disgrazia siete voi, siete un popolo di disgraziati. E vi vantate di esserlo, non ce la farete mai… Cari orrendi napoletani io me ne torno al Nord, dove regna il bel silenzio, dal momento che io non sono più napoletana, da molti anni. Io mi sono salvata, ma voi no. Voi siete morti ». Certes on peut voir dans le film une ode à la vitalité, à la beauté et à la mer. Mais quel désert métaphysique!