Un film de Sophie Lellouche, avec Alice Taglioni, Patrick Bruel et Woody Allen (2012). Alice est pharmacienne et travaille dans l’officine de son père. Elle a un complexe d’infériorité envers sa sœur qui semble avoir la vie de la parisienne parfaite: le mari sympathique (qu’elle avait vu la première), un métier plus valorisé (avocate) et un physique qui lui paraît plus avantageux. Pour autant les deux sœurs s’aiment. Les années passent et elle est toujours célibataire mais l’installateur d’alarmes terre à terre et qui ne connaît pas Woody Allen son idole, peut-il être un parti sérieux? La façon dont le pessimisme ironique et la sagesse de type Qoelet de Woody Allen la séduit n’est que trop claire. Mais ce qui est beau c’est qu’elle va découvrir la faiblesse de cette position cynique sur les gens et sur l’engagement en général. C’est donc bien paradoxalement d’une critique de la philosophie de Woody dont il s’agit. En outre, Alice et Victor, ne mettent pas le corps avant les mots et c’est par les mots, la présence sans peur aux côtés de l’autre, une franchise qui ne fait plus peur, une alchimie lente qu’ils vont se trouver. C’est sans génie mais tout à fait frais. Cette comédie romantique à la française remplit le cahier des charges parce qu’elle sait se moquer avec humour des juifs ashkénazes et qu’elle ne se prend pas au sérieux (la preuve en est, sa durée de 1h17!). Mine de rien, ce genre de film, bulle de champagne qui ne prétend à rien sinon à faire sourire, est rare et pas si facile à faire. Pour les amateurs du genre, dont je suis, une réussite.