Une série (Starz-Netflix) de Ronald D. Moore avec Caitriona Balfe, Sam Heughan, de 6 saisons, la première comprenant 16 épisodes (2014-2020). Au départ, un ‘accident’ impossible: Claire, une jeune anglaise, infirmière de la seconde Guerre mondiale et mariée, se trouve ‘projetée’ en l’an du Seigneur 1743 dans les hautes terres écossaises du clan MacKenzie, peu avant le soulèvement jacobite de 1745. Elle va devoir survivre en espérant retrouver son ‘temps d’origine’. La série nous plonge dans la vie quotidienne des clans écossais, leur langue, leurs coutumes peu avant qu’elles ne soient interdites (après Culloden). Plusieurs remarques: tout d’abord la série s’étire trop en longueur perdant ainsi de l’énergie et se dispersant en péripéties secondaires (si j’ai bien compris, les saisons ultérieures accentuent le problème), ensuite, il y a en deux ou trois épisodes des scènes complaisantes, envers la violence surtout (le dernier épisode est – pour moi – quasi insupportable et j’ai zappé). Curieusement, l’auteur rend une Ecosse rurale très catholique avec un prêtre diocésain (affreux d’ailleurs) des juges ecclésiastiques (apparemment pas protestants même si ce n’est pas clair) alors qu’en 1743 les catholiques sont présents certes dans les Highlands mais de façon très clandestine. Quitte à réhabiliter la cause écossaise, Stuart et catholique, autant le faire nettement et les scénaristes de la série n’assument pas vraiment le côté confessant (privilégiant le côté nationaliste). Mais portée par une charmante et versatile Catriona Balfe et les somptueux paysages d’Ecosse, la série se révèle néanmoins plaisante grâce au réalisme de la reconstitution historique et à l’intérêt que suscite le personnage de Claire.
saisons 2 et 3
Même si je les ai vus en accéléré, il y a – malgré la succession de péripéties de moins en moins cohérente narrativement et psychologiquement (ses héros ne vieillissent-ils donc jamais?!) – des éléments qui m’ont peut-être davantage intéressé dans ces saisons que dans la première (très ‘plate’ dans sa partie centrale), notamment le couple du 20ème siècle et les questions de paternité de substitution. J’ai peine à croire notamment que Brianna n’ait pas à ce point manqué la réalité du mariage de ses parents: cela me parait peu vraisemblable. D’un autre point de vue, l’attractivité de la série tient aussi sans doute à la force de l’amour entre Claire et Jamie: un peu à la façon du film Titanic, il dit un amour qui résiste à tout, à l’usure du temps comme aux épreuves les plus terribles (la perte d’un enfant, la prison, la guerre, le soupçon, etc.): cela encourage dans le désir de croire en l’amour, un désir profond et juste au fond.