Un éditeur florentin héritier d’une vieille famille d’éditeurs est heureusement marié et père de deux petites filles. Le seul nuage de sa vie est le suicide il y a cinq ans de son amie d’enfance, son alter ego, inséparable compagne de jeux, et discussions, la mystérieuse et si vivante Marina. Mais voilà que sa femme lit un livre sur la plage et lui suggère de donner un coup d’oeil tant il est beau. Il s’agit d’une femme écrivant sous pseudo et qui a écrit une trilogie (elle lit le premier volume car le second n’est pas encore sorti), qui parle de féminité et de désirs de liberté avec passion (Si cela vous rappelle la Ferrante, ce n’est sans doute pas entièrement une coïncidence…). Et c’est la voix de Marina qui parle, évoquant des choses qu’il était le seule à connaître et d’autres dont il ne savait rien. Comment est-ce possible? Cette voix d’outre-tombe le lance dans l’enquête pour faire la lumière sur ce mystère. Le livre alterne paragraphes du livre original et de ses propres réactions et actions à la lecture. L’ensemble est écrit pour être un succès se retrouvant dans les supermarchés et les gares et capturant avec bonheur l’air du temps culturel européen pour les bobos (scènes érotiques prévisibles incluses; désert métaphysique et cynisme ordinaire présupposés): les clichés s’enchaînent, la psychologie en devient par moment invraisemblablement ridicule. On devine à mi-course ce qui s’est passé et la fin, longue, permet de dénouer tous les fils d’une manière totalement prévisible. Pourquoi finit-on? Parce que cet art d’écrire à la Joël Dicker, en ménageant les fins de chapitres de manière astucieuse pour créer un effet de cliffhanger (avec plus ou moins de suspense) est, malgré tout, efficace… Mais comment Vichi, l’auteur de quelques bons noirs avec le commissaire Bordelli, en est-il arrivé là demeure un mystère…