Une mini-série (ARTE) franco-belgo-israélienne, de Oded Ruskin, écrite par Amit Cohen, Ron Leshem, en huit épisodes de 45 minutes, avec Félix Moati, Mélanie Thierry, Souheila Yacoub, James Krishna Floyd, Dean Ridge, Jo Ben Ayed, James Purefoy (2020). Syrie, 2014: les milices kurdes du YPG combattent Daesh qui s’étend, aidé notamment par l’arrivée de volontaires étrangers. Un jeune architecte français, Antoine, a cru reconnaître sa sœur sur une vidéo alors celle-ci est pourtant morte deux ans auparavant, dans un attentat, en Egypte. Sur un coup de tête, il part en Syrie essayer de la retrouver. Parallèlement, trois jeunes anglais, dont un converti, ont rejoint Daesh et découvrent la vie dans le Califat. Réaliste, bien jouée, complexe, très humaine, cette série est excellente. Pour ce qui est des combats, elle montre à la fois l’attente (toujours trop longue et pénible), la nature rapide et floue de l’affrontement lui-même et les atrocités de Daesh (sans pour autant être trop complaisant pour la violence pure même si certaines scènes sont très dures). L’écriture, subtile et nous donnant des personnages attachants et complexes, la réalisation très efficace (maitrisant remarquablement l’art du flash-back notamment), l’actualité totale du propos, font de cette série une réussite incontournable.
Ne pas lire ce qui suit si l’on compte voir la série… Deux remarques:
Tout d’abord, il est frappant que les Occidentaux soient, comme presque toujours (sauf dans Messiah), présentés comme n’ayant aucune foi. C’est – au minimum – un peu regrettable.
En deuxième lieu, il y a un vrai problème avec la fin, disons les 15 dernières minutes, clairement conçues pour seulement amorcer la deuxième saison. Du coup, la fin est très insatisfaisante narrativement. On aurait pu imaginer deux ou trois fins possibles, et cohérentes avec le propos et les personnages, mais elles auraient toutes présupposé un climax et une fin tout autre. C’est la seule réserve mais elle a son poids.