Un film de Gabriele Salvatores, avec Dea Lanzaro, Antonio Guerra, Pierfrancesco Favino, Anna Ammirati, Omar Benson Miller. En 1949 à Naples, la misère est omniprésente et les traces de la guerre encore très visibles. Une fillette, Celestina, perd sa tante dans l’explosion d’une bombe oubliée et se retrouve à la rue. Elle y croise Carmine, un autre gamin, un petit peu plus âgé livré à lui-même. Ensemble ils vont avoir l’occasion d’aller en Amérique où vit l’unique parente de Celestina, sa sœur Agnese, partie épouser le GI rencontré pendant la guerre deux ans auparavant. Le voyage ne sera pas sans aventures. Salvadores nous livre un film à mi-chemin entre Charlie Chaplin (pour le Kid) et Frank Capra (en style La vie est belle). Le couple des gamins est magnifique et l’ensemble superbement réalisé. Un film familial qui n’est pas sans gravité ni sens: on y voit une Italie pauvre certes mais pleine de vie et d’enfants et capable de chanter et de prier (la prière de gratitude à San Gennaro, un beau témoignage à la beauté de la religiosité populaire) et des Etats-Unis, où existe le racisme et où la vie est dure mais où se vivent aussi beaucoup de formes de générosité spontanée et où la presse est libre. Un éloge de la solidarité, du rêve, de la compassion, de l’accueil de l’étranger, de la résilience des petits. Comme dit Celestina avec finesse citant un proverbe napolitain: « Ricorda, non sei straniero, sei solo povero. Se fossi ricco non saresti straniero in nessun luogo » (souviens-toi: tu n’es pas étranger, tu es pauvre; si tu étais riche, tu ne serais étranger nulle part’)…