Étonnant livre qui marqua l’histoire littéraire du 20è siècle. Ecrit peu après la Première Guerre Mondiale, il utilise la technique du flux de conscience et nous présente plusieurs personnes alors qu’elles se déplacent dans Londres, vivent leurs vies ordinaires, leurs idées plus ou moins saugrenues, leurs désirs et aspirations, leurs rêves et leurs angoisses. Il y a celle qui donne son nom au livre mais aussi un soldat anglais qui a perdu la tête bien qu’étant revenu apparemment ‘intact’ des tranchées et sa jeune femme italienne qui se désole de son impuissance. La plume acerbe, très perspicace et sachant faire la satire impitoyable de la bourgeoisie britannique du temps, de V. Woolf apparaît en plaine lumière ainsi que, chemin faisant, des idées variées sur une foule de sujets allant de la foi en Dieu à l’administration anglais aux Indes. On sent une femme extrêmement sensible, fine, ardente et en même temps déchirée, excessive et sans boussole. Je n’ai pas été convaincu notamment du fait que l’intrigue est trop sommaire pour soutenir l’intérêt (du moins pour moi) et que les affres psychologiques de Mrs Dalloway me sont apparus au fond pathétiques et plutôt inintéressants. Mais je ne dois pas être le lecteur idéal de ce livre… Je retiendrais au fond la peinture indirecte du terrible traumatisme culturel et spirituel que furent les tranchées de 14-18…